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+2° d’ici 2050

+2° maximum d’ici 2050, c’est le chiffre que j’ai envie de partager avec vous cette semaine.

Notre pays s’est engagé, comme beaucoup d’autres, à limiter la hausse de la température moyenne mondiale à moins de (+)2° d’ici 2050. 

Mais qu’est ce que cela signifie exactement ? 

Comment la France à elle seule pourrait limiter un réchauffement moyen de la planète ?

Elle ne le peut évidemment pas seule.

Il s’agit en réalité d’une contribution. La France s’est engagée à réduire sa part dans les émissions mondiales de GES (gaz à effet de serre) de telle sorte que la température moyenne mondiale n’augmente reste inférieure à +2° d’ici 2050.

C’est un défi gigantesque, sans doute parmi les plus grands défis de l’humanité. Et la France s’est engagée en décembre 2015 à prendre sa part lors de la COP21. Je ne parlerai pas ici du succès de l’objectif et si nous allons y parvenir. Je m’attacherai, dans un souci de compréhension, à évaluer quelques points implicants de ce défi.

Quelle est son origine ?

L’accord de Paris définit un cadre mondial visant à éviter un changement climatique dangereux en limitant le réchauffement de la planète à un niveau nettement inférieur à 2 °C et en poursuivant les efforts pour le limiter à 1,5 °C. Il vise également à renforcer la capacité des pays à faire face aux conséquences du changement climatique et à les soutenir dans leurs efforts.

L’accord de Paris est le tout premier accord mondial juridiquement contraignant sur le changement climatique, adopté lors de la conférence de Paris sur le climat (COP21) en décembre 2015.

L’Union européenne et ses États membres comptent parmi les 190 parties à l’accord de Paris. L’UE a ratifié formellement l’accord le 5 octobre 2016, permettant ainsi son entrée en vigueur le 4 novembre 2016. Au moins 55 pays représentant au moins 55 % des émissions mondiales devaient déposer leurs instruments de ratification pour qu’il puisse entrer en vigueur.

Cet accord n’est pas contraignant c’est à dire qu’il n’y a pas de “gendarme” pour pénaliser en cas de non atteinte de l’objectif.

La France est toujours dépendante des énergies fossiles pour son fonctionnement (comme une majorité d’autres pays). Elle en consomme pour fonctionner environ 50 % (pétrole, gaz et charbon) en 2019 (l’autre moitié pour le nucléaire et les énergies renouvelables).

Inertie climatique

Nos émissions passées et présentes ont un impact durable sur le climat. La machine climatique connaît une très grande inertie si bien que si la France cessait d’émettre aujourd’hui, nous en mesurerions les effets que dans 20 à 30 ans (du fait de la persistance des GES dans l’atmosphère). Par exemple, le fameux dioxyde de carbone (CO²) qui est de loin le GES le plus émis par l’Homme agit pendant environ 25 ans dans l’atmosphère avant de disparaître. Autrement dit, nous savons d’ores et déjà que la température moyenne continuera d’augmenter pour dépasser les 1,5 ° d’ici 2050. 

L’enjeu planétaire est donc de contenir cette hausse de la température moyenne à 1,5° au mieux et surtout de rester en dessous des 2° d’augmentation.

Ces deux grapĥiques sont les fruits des travaux de 2 groupements de recherche sur le climat et projettent des trajectoires de températures moyennes possibles d’ici 2100 en fonction de scénarios du plus optimiste (courbes du bas) au plus pessimiste (courbes du haut).

Je vous laisse apprécier les valeurs possibles.

Effets présents et futurs

La différence peut paraître ténue entre 1,5° et 2° mais les scientifiques nous expliquent que les conséquences s’amplifient de plus en plus vite à mesure que la température augmente.

Cela méritera un autre article à ce sujet.

Pour situer l’ampleur du phénomène, depuis la dernière ère glaciaire d’il y a 20 000 ans, la température moyenne mondiale n’était que de -5°. En comparaison, les activités humaines ont provoqué une hausse de plus de 1° en 100 ans.

Dualité Nord-Sud

La France s’est donc engagée sur la voie de la réduction des émissions de GES comme nombre d’autres pays industrialisés. C’est, nous l’avons dit, un défi national partagé avec les autres pays développés. Mais les GES ne s’arrêtent pas à nos frontières. Les pays en développement sont à la fois partie des conséquences mais aussi des solutions. Non seulement l’élévation des températures moyennes les impactera directement et sûrement plus qu’à nos latitudes, mais ils auront aussi des besoins en développement pour élever leur niveaux de vie tout en évitant de prendre le chemin carboné que nous avons emprunté ces 200 dernières années. Pas simple !

A travers ce court développement, vous aurez compris (je l’espère) à quel point le défi humain (présent et à venir) est immense et a pour seul objectif de préserver et faire perdurer le vivant.

La mobilisation doit être totale et immédiate !

Et pour ceux qui se demandent par où commencer, je suggère de prendre le temps de réfléchir aux notions de sobriété et de ralentissement 😉

Sources ( SDES, GIEC, Commission européenne, Citoyens pour le climat, Ministère de l’écologie).