Mes leçons de la pandémie
Nous vivons une époque assez inédite. Un virus inattendu venu de Chine est venu bouleverser nos vies. Il a changé nos habitudes et nous a forcé à prendre de la distance.
Distance physique
De la distance physique d’abord et nous avons découvert, nous autres français, les “gestes barrières”.
Terme pour le moins étonnant. Nous avons appris en moins de 2 ans à transformer nos gestuelles pour ériger des protections entre nous. Fini les bises, les serrages de main si chères à nos habitudes latines. Fini les rapprochements de corps et place aux distances de sécurité entre les personnes. Enfin le port du masque est entré assez rapidement dans les mœurs, à partir du moment où nous avons pu nous en procurer bien sûr. Il ne semblait pas essentiel au début de la crise sanitaire aux dires de nos dirigeants politiques. Nous comprenons aujourd’hui qu’il fallait gagner du temps car nous n’en n’avions pas en stock et nous étions bien incapable d’en produire localement étant donné que les usines sont à l’autre bout du monde (cf les récits).
Distance sociale
Le virus a également instauré de la « distanciation sociale”. Là encore un bien étrange terme qui cache une certaine souffrance pour nombre de nos concitoyens. Une des caractéristiques de l’homme est bien de vivre en société. Là est tout le paradoxe. Nous nous forçons à nous tenir à l’écart les uns des autres. Bien sûr pour les protéger et se protéger soi-même.
Mais cela crée du désordre psychologique et affectif. De la souffrance consécutive de l’isolement, de la solitude soudaine.
Ralentissement
La crise économique induite par l’arrêt et/ou le ralentissement des activités marchandes va bien sûr avoir aussi des conséquences désastreuses.
Mais ce n’est pas là où je veux attirer ton attention. En fait oui et non. Nous avons toutes et tous arrêté de consommer comme nous avions l’habitude de le faire avant la crise. En tant que consommateur, le fait de ne pas pouvoir consommer comme nous le souhaitons crée ,certes, des frustrations. Mais c’est sans commune mesure avec la distance imposée entre les personnes.
Nous ne sommes pas plus malheureux aujourd’hui en ayant moins consommé de biens et de services qu’avant la crise. Je dirais même que nous nous portons plutôt mieux en ayant ralenti. Le bien-être a augmenté dans une certaine mesure.
Certains ont renoué avec les balades, la contemplation, les plaisirs simples. D’autres ont planté des légumes dans leur jardin et les ont regardé pousser avant de les consommer. D’autres encore ont pris davantage soin de leur corps. Certains ont bricolé, réparé, créé, peint, cuisiné, cousu, décoré, laisser de côté Netflix (triomphant de cette période tout de même) pour des lectures…
Leçons
Toutes ces activités ont à mes yeux un point commun, nous avons davantage pris soin. Soins de notre logement, de notre alimentation, de notre entourage proche, de nous-même. Nous avons pris le temps de réfléchir, de nous poser. Nos vies sont moins frénétiques. Ce ralentissement imposé nous place face à nous-même, nous force à nous regarder. Bien ou mal, c’était une nécessité.
Nous avons ralenti et c’est bien. Toujours pas suffisant au regard des défis environnementaux qui sont devant nous mais c’est un bon début.
C’est d’autant plus un bon début que nous avons été contraints. Cela donne un avant-goût de ce que nous pourrions connaître dans les décennies à venir.
Enfin, le virus nous a incité à prendre de la distance avec la consommation de masse. Les contraintes imposées par le virus et nos élus nous ont finalement obligés à porter notre attention sur d’autres choses plus évidentes mais tellement moins visibles.
La frénésie que nous connaissions avant la crise a d’un coup disparu pour laisser place à moins de mouvement et selon moi plus de sens (cf les récits).
Nous avons compris, par la privation imposée, que l’apport de bonheur ne résidait pas forcément dans un voyage de 20 000 km aller-retour pour aller fouler des terres qui n’ont pas besoin de nous.
En revanche, nous avons bien compris que la privation de relations sociales, elle, nous a rendu plus malheureux.
Je pense que la véritable leçon de cette crise est une prise de conscience encore balbutiante mais déjà finement ressentie.
Recentrage
Nul besoin de nous créer de nouveaux besoins.
Nous avons plus que jamais besoin de relations sociales, et plus encore si elles sont réellement de qualité. Le partage, l’entraide, vivre ensemble est réellement ce qui rend heureux les hommes.
Une autre leçon que je tire jusque là de cette crise est que l’humanité à globalement choisi de sacrifier massivement son économie pour protéger ses populations et parmi celles-ci, les plus fragiles.
Bonne semaine,
Ory